Sujet : Nouvelles mesures du comité interministériel de la sécurité routière.
Davantage de radars et suppressions des panneaux indicateur. La multiplication des radars sur les routes françaises ont sauvé 11 000 vies en France depuis 2002 selon un rapport de la Sécurité routière. L'installation de 2 800 radars fixes, mobiles ou aux feux rouges a contribué a faire baisser la vitesse de 10 % sur les routes françaises, "et chaque baisse de 1 % de la vitesse correspond à une baisse de 4 % de la mortalité", souligne la Ligue contre la violence routière. Parmi les mesures réclamées par les associations de prévention routière figure la mise en place de radars de troisième génération. Des appareils embarqués susceptibles de flasher les automobiles en excès de vitesse sans être repérés par les conducteurs. Il s'agit d'une réponse adaptée aux avertisseurs de radar de type Coyote. "Ces appareils sont attendus depuis 2006", témoigne Chantal Perrichon. "Ils devraient prochainement être mis en service", avance-t-elle.
Interdiction des avertisseurs. Outre le renforcement des moyens de contrôle, La Ligue contre la violence routière et la Prévention routière prônent l'interdiction des moyens aujourd'hui légaux de les déjouer. "Les réseaux d'automobilistes qui s'avertissent des positions des radars sont anti-sociaux. Leur usage affaiblit le contrôle et son rôle dissuasif, estime Chantal Perrichon. "Ils permettent aux automobilistes d'adopter, sans crainte de sanction, une conduite accidentogène", poursuit Bernard Pottier, président de la Prévention routière, cause "des excès de vitesse qui sont à l'origine des accidents les plus graves" souligne-t-il.
Les kits mains libres sur la sellette. L'usage du téléphone au volant pourrait également être davantage contrôlé. Kit mains libres ou pas, téléphoner au volant est dangereux. Selon le 7e baromètre annuel Axa Prévention sur les comportements des automobilistes, publié début avril, le "boom" des smartphones a modifié le comportement des conducteurs : en 2004, 90 % des automobilistes reconnaissaient qu'il était dangereux de téléphoner en conduisant ; ils ne sont plus que 78 % en 2011. Et dans la pratique, 34 % des conducteurs reconnaissent le faire, contre 18 % en 2004.
Un accident corporel de la route sur dix est associé à l'usage du téléphone portable en conduisant, selon un rapport rendu public le 6 mai par l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et l'Institut français des sciences et technologies des transports, de l'aménagement et des réseaux (Ifsttar). L'usage d'un kit mains libres étant autorisé en France, l'étude avance logiquement qu'il "pourrait convenir de faire évoluer la législation". Michèle Merli, déléguée interministérielle à la sécurité routière, ne s'est pas prononcée sur ce point. Sollicitée par Le Monde.fr, Mme Merli n'a pas souhaité répondre à nos questions.